La caravane aux mille mousses : rencontre avec un Beer Truck breton

Chapô
C'était lors de la fête de la Saint‑Jean à Plougasnou. Une de ces soirées bretonnes où l'odeur des crêpes mêle aux premières notes d'accordéon, où les enfants courent entre les stands pendant que les anciens refont le monde sur les bancs de l'église. Entre le stand de kouign‑amann de Mme Kerouanton et celui des bijoux celtiques, une drôle de caravane vintage attirait les regards. Jaune et bleue, avec des guirlandes lumineuses et un tableau noir couvert d'une écriture à la craie : "Huguette part en goguette". Pas de boule de cristal ni de diseuse de bonne aventure, mais un bar ambulant et un gars souriant qui servait des bières que je n'avais jamais vues ailleurs.
Actu
"C'est de la Philomenn, une rousse au miel de Trégor", m'explique Julien en me tendant un verre ambré surmonté d'une mousse crémeuse. L'homme derrière le comptoir improvisé n'a rien du barman classique. Jean délavé, chemise à carreaux retroussée sur les avant-bras, il a plutôt l'air d'un gars qui pourrait aussi bien être ostréiculteur ou menuisier.
"Tu veux goûter avant de te décider ?" me propose-t-il avec un sourire. C'est là que j'ai compris que j'avais affaire à quelqu'un de différent. Pas de pression commerciale, juste l'envie de partager. Il me raconte qu'il sillonne les routes bretonnes depuis 2020 avec son concept de bar ambulant, passant de fest-noz en marchés, de mariages en anniversaires, de ports en villages de l'intérieur.
"Au début, les gens étaient surpris… Une caravane qui vend de la bière, ils n'avaient jamais vu ça. Certains pensaient que j'étais un forain qui s'était trompé de métier !" Il rit en se remémorant ses débuts. "Maintenant, dans certains villages, ils m’attendent. Les organisateurs de fêtes me réservent ma place à côté du bagad."
Ce qui m'a frappé, c’est sa connaissance encyclopédique des brasseries bretonnes.
"Celle-là, elle vient de chez Touken à Dourduff. Le brasseur, Goulven, utilise du sarrasin local qu'il torréfie lui-même. Ça donne ce petit goût de noisette en fin de bouche."
Il me sert un autre échantillon. "Et là, tu as une IPA de la Brasserie de Bretagne avec des algues de la côte. Jérôme, le brasseur, va les ramasser lui‑même à marée basse vers Roscoff."
Chaque bière a son histoire, chaque brasseur son anecdote. Julien me parle de Matthieu de la Brasserie Ar‑Men qui a quitté Paris pour s'installer dans une ancienne ferme du centre Bretagne, de Marie qui brasse en bio dans le Morbihan et refuse d’augmenter sa production pour garder la qualité, ou encore de ce collectif de jeunes à Brest expérimentant avec des levures sauvages récoltées dans des vergers abandonnés.
"Tu vois, les gens adorent les bières artisanales mais ne savent jamais où les retrouver après les avoir goûtées sur un festival. Moi, je fais le pont entre les brasseurs et les amateurs. Je ne suis pas juste un vendeur, je suis un passeur d'histoires."
Au fil de la conversation et de quelques dégustations (modérées, bien sûr), j’ai découvert le parcours de cet homme passionné. Originaire du Finistère Nord, côté de Plouescat, Julien travaillait dans la logistique pour une grande entreprise.
"Je passais mes journées devant des tableaux Excel… C’était bien payé, mais le soir, je rentrais vidé. Je n'avais rien à raconter à mes enfants sur ma journée."
Le déclic est venu lors d'un salon de la bière artisanale à Carhaix.
"J'ai rencontré tous ces passionnés qui créaient des choses incroyables avec trois fois rien : de l'eau, du malt, du houblon et beaucoup d'amour. Ils avaient cette flamme dans les yeux… Moi, je voulais retrouver ça."
La décision n'a pas été facile.
"Ma femme m’a pris pour un fou… Quitter un CDI pour vendre de la bière dans une caravane !" Mais elle l’a soutenu, voyant qu'il dépérissait dans son ancien job.
"Elle m’a dit : 'Vas‑y, on verra bien. Au pire, tu pourras toujours retrouver un boulot dans la logistique.' C’est là que j’ai su que j'avais épousé la bonne personne."
Ce soir-là, j'ai découvert des créations que je n'aurais jamais imaginées.
"Commence par celle-là", me dit-il en me servant une blonde légère.
"C'est une Coreff, brassée à Morlaix. C'est la doyenne des bières artisanales bretonnes, relancée dans les années 80. Elle te nettoie le palais."
Puis vient une bière au caramel au beurre salé.
"Celle-là, c'est Rozenn de la Brasserie de Cornouaille qui l'a créée. Elle voulait faire une bière dessert qui rappelle les kouign‑amann de son enfance. Au début, les puristes criaient au scandale. Maintenant, c'est sa best‑seller."
Une autre suit, vieillie en fût de whisky breton.
"Collaboration entre la Brasserie Storlok et la distillerie Warenghem. Ils échangent leurs fûts : le whisky vieillit dans d'anciens fûts de bière, et la bière dans d'anciens fûts de whisky. C'est ça l'esprit breton : on s’entraide, on expérimente ensemble."
Le clou du spectacle : une blonde aux notes d'huîtres de la baie de Morlaix.
"Ne fais pas cette tête ! C'est subtil, juste une pointe iodée qui rappelle les embruns. Le brasseur ajoute des coquilles d'huîtres concassées pendant le brassage. C'est devenu un classique pour accompagner les plateaux de fruits de mer."
Depuis notre rencontre, j'ai recroisé Huguette à plusieurs reprises.
D'abord au marché de Morlaix un samedi matin, où Julien avait installé sa caravane entre le poissonnier et le maraîcher bio.
"L'emplacement idéal", m’a‑t‑il confié. "Les gens achètent leurs huîtres chez Yvon, leurs légumes chez Marie‑Claire, et ils prennent une bière locale pour accompagner tout ça au déjeuner."
Puis lors d'un mariage à Locronan.
La mariée, amie d'enfance, m’avait prévenue : "On a fait appel à un Beer Truck pour le vin d'honneur. Tu vas voir, c'est génial !"
Et effectivement, voir Huguette garée devant l’église de granite, avec Julien en chemise blanche qui servait les invités, c’était un tableau parfait.
"Les mariés voulaient du local et de l'original", m’a‑t‑il expliqué. "J'ai sélectionné six bières différentes, de la plus légère pour Tatie Jeannine à l’IPA corsée pour les amis brestois du marié."
J'ai même croisé la caravane sur le parking d'une entreprise de Lannion pour leur pot de fin d'année.
"Le patron en avait marre du sempiternel champagne-petits fours… Quand il a proposé un Beer Truck breton, on a tous trouvé ça super. Et puis Julien nous a fait une dégustation commentée, on a appris plein de trucs."
J'ai eu la chance d'assister à une de ces fameuses dégustations commentées lors du festival des Vieilles Charrues (sur le off, dans le camping). Julien avait rassemblé une vingtaine de festivaliers curieux autour d'Huguette.
"Bon, on va faire un tour de Bretagne en six bières", annonce-t-il.
Il commence par expliquer les bases : fermentation haute et basse, rôle du houblon, pourquoi certaines bières sont troubles et d'autres cristallines.
Mais rapidement, il dépasse le cours magistral pour raconter des histoires.
"Cette brasserie‑là, elle est installée dans une ancienne conserverie de sardines. Ils ont gardé les carreaux de faïence bleus… Quand tu visites, t’as l’impression que les murs ont gardé l’odeur du poisson !"
Sa capacité à adapter son discours me marque. Avec les connaisseurs, il parle d'IBU et de dry hopping. Avec les néophytes, il évoque la "petite amertume qui chatouille" et les "bulles qui dansent".
"L'important, c'est que chacun reparte avec l'envie d'en savoir plus."
Ce qui m’a le plus marqué dans toutes ces rencontres, c’est cette philosophie très bretonne du circuit court et de la valorisation du patrimoine local. Julien ne se contente pas de vendre des bières bretonnes, il vend de la Bretagne en bouteille.
"Chaque bière raconte un bout de notre région", philosophe‑t‑il un soir alors que nous discutions devant Huguette, garée face à la mer à Carantec.
"Tu as des brasseurs qui utilisent de l'eau de source de leur village, du blé noir du champ d’à côté, des algues ramassées sur leur plage. C'est ça que les gens recherchent : de l'authenticité, du vrai, du local. Pas du marketing, mais des vraies histoires de vraies personnes."
Il me raconte l’histoire de ce brasseur du centre Bretagne qui a recréé une variété de houblon disparue en retrouvant quelques plants sauvages. Ou celle d’une brasseuse qui a créé des bières inspirées des légendes bretonnes, avec une étiquette illustrée par un artiste local pour chaque cuvée.
"C'est ça la richesse de notre région : on a des gens qui osent, qui créent, qui innovent tout en respectant leurs racines."
Lors de notre dernière rencontre, à la fête des bruyères à Beuzec‑Cap‑Sizun, je demande à Julien comment il voit l'avenir.
"Tu sais, je reçois de plus en plus de demandes : entreprises, mariages, associations…"
Il réfléchit un instant, en polissant un verre.
"Mais je ne veux pas grossir trop vite. L'idée, ce n’est pas de devenir une grosse boîte avec dix caravanes. C’est de rester à taille humaine, de continuer à connaître personnellement chaque brasseur, chaque bière que je propose."
Il évoque des projets : soirées accords mets‑bières avec des chefs locaux, balades découverte où Huguette serait le point d’arrivée après une randonnée côtière, peut‑être même un petit festival itinérant de la bière artisanale bretonne.
"Mais toujours dans le même esprit : faire découvrir, créer du lien, valoriser le travail des artisans."
Depuis cette première soirée à Plougasnou, je guette les apparitions d'Huguette sur les routes bretonnes. Cette caravane jaune et bleue est devenue pour moi le symbole d'une Bretagne qui innove tout en restant fidèle à ses valeurs : authenticité, convivialité et amour du travail bien fait.
Julien et son Beer Truck incarnent cette nouvelle génération d'entrepreneurs bretons qui réinventent les métiers traditionnels. Ils ne sont ni dans la nostalgie d’un passé idéalisé, ni dans une modernité déracinée. Ils créent du nouveau avec de l'ancien, ils innovent en respectant les traditions, ils mondialisent le local.
Si vous croisez Julien et sa caravane au détour d'une fête ou d'un marché, arrêtez‑vous. Prenez le temps. Vous ne repartirez pas seulement avec une bonne bière, mais avec des histoires, des découvertes et peut‑être une nouvelle vision de l'artisanat breton au XXIᵉ siècle. Et si vous avez de la chance, peut‑être que Julien vous racontera l'histoire de cette nuit où il a dû livrer en urgence un fût de bière blanche à un fest‑noz parce que les danseurs avaient soif, ou celle de ce touriste américain qui a voulu acheter Huguette tout entière pour l'emmener au Texas.
L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.
Si cette histoire vous a donné envie de découvrir les bières artisanales bretonnes, vous pouvez retrouver Julien et Huguette sur les routes de Bretagne ou consulter leur site pour connaître leurs prochains emplacements.
Une rencontre inattendue
"C'est de la Philomenn, une rousse au miel de Trégor", m'explique Julien en me tendant un verre ambré surmonté d'une mousse crémeuse. L'homme derrière le comptoir improvisé n'a rien du barman classique. Jean délavé, chemise à carreaux retroussée sur les avant-bras, il a plutôt l'air d'un gars qui pourrait aussi bien être ostréiculteur ou menuisier.
"Tu veux goûter avant de te décider ?" me propose-t-il avec un sourire. C'est là que j'ai compris que j'avais affaire à quelqu'un de différent. Pas de pression commerciale, juste l'envie de partager. Il me raconte qu'il sillonne les routes bretonnes depuis 2020 avec son concept de bar ambulant, passant de fest-noz en marchés, de mariages en anniversaires, de ports en villages de l'intérieur.
"Au début, les gens étaient surpris… Une caravane qui vend de la bière, ils n'avaient jamais vu ça. Certains pensaient que j'étais un forain qui s'était trompé de métier !" Il rit en se remémorant ses débuts. "Maintenant, dans certains villages, ils m’attendent. Les organisateurs de fêtes me réservent ma place à côté du bagad."
Plus qu'un simple débit de boissons
Ce qui m'a frappé, c’est sa connaissance encyclopédique des brasseries bretonnes.
"Celle-là, elle vient de chez Touken à Dourduff. Le brasseur, Goulven, utilise du sarrasin local qu'il torréfie lui-même. Ça donne ce petit goût de noisette en fin de bouche."
Il me sert un autre échantillon. "Et là, tu as une IPA de la Brasserie de Bretagne avec des algues de la côte. Jérôme, le brasseur, va les ramasser lui‑même à marée basse vers Roscoff."
Chaque bière a son histoire, chaque brasseur son anecdote. Julien me parle de Matthieu de la Brasserie Ar‑Men qui a quitté Paris pour s'installer dans une ancienne ferme du centre Bretagne, de Marie qui brasse en bio dans le Morbihan et refuse d’augmenter sa production pour garder la qualité, ou encore de ce collectif de jeunes à Brest expérimentant avec des levures sauvages récoltées dans des vergers abandonnés.
"Tu vois, les gens adorent les bières artisanales mais ne savent jamais où les retrouver après les avoir goûtées sur un festival. Moi, je fais le pont entre les brasseurs et les amateurs. Je ne suis pas juste un vendeur, je suis un passeur d'histoires."
L'histoire de Julien
Au fil de la conversation et de quelques dégustations (modérées, bien sûr), j’ai découvert le parcours de cet homme passionné. Originaire du Finistère Nord, côté de Plouescat, Julien travaillait dans la logistique pour une grande entreprise.
"Je passais mes journées devant des tableaux Excel… C’était bien payé, mais le soir, je rentrais vidé. Je n'avais rien à raconter à mes enfants sur ma journée."
Le déclic est venu lors d'un salon de la bière artisanale à Carhaix.
"J'ai rencontré tous ces passionnés qui créaient des choses incroyables avec trois fois rien : de l'eau, du malt, du houblon et beaucoup d'amour. Ils avaient cette flamme dans les yeux… Moi, je voulais retrouver ça."
La décision n'a pas été facile.
"Ma femme m’a pris pour un fou… Quitter un CDI pour vendre de la bière dans une caravane !" Mais elle l’a soutenu, voyant qu'il dépérissait dans son ancien job.
"Elle m’a dit : 'Vas‑y, on verra bien. Au pire, tu pourras toujours retrouver un boulot dans la logistique.' C’est là que j’ai su que j'avais épousé la bonne personne."
Des découvertes surprenantes
Ce soir-là, j'ai découvert des créations que je n'aurais jamais imaginées.
"Commence par celle-là", me dit-il en me servant une blonde légère.
"C'est une Coreff, brassée à Morlaix. C'est la doyenne des bières artisanales bretonnes, relancée dans les années 80. Elle te nettoie le palais."
Puis vient une bière au caramel au beurre salé.
"Celle-là, c'est Rozenn de la Brasserie de Cornouaille qui l'a créée. Elle voulait faire une bière dessert qui rappelle les kouign‑amann de son enfance. Au début, les puristes criaient au scandale. Maintenant, c'est sa best‑seller."
Une autre suit, vieillie en fût de whisky breton.
"Collaboration entre la Brasserie Storlok et la distillerie Warenghem. Ils échangent leurs fûts : le whisky vieillit dans d'anciens fûts de bière, et la bière dans d'anciens fûts de whisky. C'est ça l'esprit breton : on s’entraide, on expérimente ensemble."
Le clou du spectacle : une blonde aux notes d'huîtres de la baie de Morlaix.
"Ne fais pas cette tête ! C'est subtil, juste une pointe iodée qui rappelle les embruns. Le brasseur ajoute des coquilles d'huîtres concassées pendant le brassage. C'est devenu un classique pour accompagner les plateaux de fruits de mer."
Un phénomène qui prend de l'ampleur
Depuis notre rencontre, j'ai recroisé Huguette à plusieurs reprises.
D'abord au marché de Morlaix un samedi matin, où Julien avait installé sa caravane entre le poissonnier et le maraîcher bio.
"L'emplacement idéal", m’a‑t‑il confié. "Les gens achètent leurs huîtres chez Yvon, leurs légumes chez Marie‑Claire, et ils prennent une bière locale pour accompagner tout ça au déjeuner."
Puis lors d'un mariage à Locronan.
La mariée, amie d'enfance, m’avait prévenue : "On a fait appel à un Beer Truck pour le vin d'honneur. Tu vas voir, c'est génial !"
Et effectivement, voir Huguette garée devant l’église de granite, avec Julien en chemise blanche qui servait les invités, c’était un tableau parfait.
"Les mariés voulaient du local et de l'original", m’a‑t‑il expliqué. "J'ai sélectionné six bières différentes, de la plus légère pour Tatie Jeannine à l’IPA corsée pour les amis brestois du marié."
J'ai même croisé la caravane sur le parking d'une entreprise de Lannion pour leur pot de fin d'année.
"Le patron en avait marre du sempiternel champagne-petits fours… Quand il a proposé un Beer Truck breton, on a tous trouvé ça super. Et puis Julien nous a fait une dégustation commentée, on a appris plein de trucs."
L'art de la transmission
J'ai eu la chance d'assister à une de ces fameuses dégustations commentées lors du festival des Vieilles Charrues (sur le off, dans le camping). Julien avait rassemblé une vingtaine de festivaliers curieux autour d'Huguette.
"Bon, on va faire un tour de Bretagne en six bières", annonce-t-il.
Il commence par expliquer les bases : fermentation haute et basse, rôle du houblon, pourquoi certaines bières sont troubles et d'autres cristallines.
Mais rapidement, il dépasse le cours magistral pour raconter des histoires.
"Cette brasserie‑là, elle est installée dans une ancienne conserverie de sardines. Ils ont gardé les carreaux de faïence bleus… Quand tu visites, t’as l’impression que les murs ont gardé l’odeur du poisson !"
Sa capacité à adapter son discours me marque. Avec les connaisseurs, il parle d'IBU et de dry hopping. Avec les néophytes, il évoque la "petite amertume qui chatouille" et les "bulles qui dansent".
"L'important, c'est que chacun reparte avec l'envie d'en savoir plus."
Une philosophie bretonne
Ce qui m’a le plus marqué dans toutes ces rencontres, c’est cette philosophie très bretonne du circuit court et de la valorisation du patrimoine local. Julien ne se contente pas de vendre des bières bretonnes, il vend de la Bretagne en bouteille.
"Chaque bière raconte un bout de notre région", philosophe‑t‑il un soir alors que nous discutions devant Huguette, garée face à la mer à Carantec.
"Tu as des brasseurs qui utilisent de l'eau de source de leur village, du blé noir du champ d’à côté, des algues ramassées sur leur plage. C'est ça que les gens recherchent : de l'authenticité, du vrai, du local. Pas du marketing, mais des vraies histoires de vraies personnes."
Il me raconte l’histoire de ce brasseur du centre Bretagne qui a recréé une variété de houblon disparue en retrouvant quelques plants sauvages. Ou celle d’une brasseuse qui a créé des bières inspirées des légendes bretonnes, avec une étiquette illustrée par un artiste local pour chaque cuvée.
"C'est ça la richesse de notre région : on a des gens qui osent, qui créent, qui innovent tout en respectant leurs racines."
Le futur du Beer Truck
Lors de notre dernière rencontre, à la fête des bruyères à Beuzec‑Cap‑Sizun, je demande à Julien comment il voit l'avenir.
"Tu sais, je reçois de plus en plus de demandes : entreprises, mariages, associations…"
Il réfléchit un instant, en polissant un verre.
"Mais je ne veux pas grossir trop vite. L'idée, ce n’est pas de devenir une grosse boîte avec dix caravanes. C’est de rester à taille humaine, de continuer à connaître personnellement chaque brasseur, chaque bière que je propose."
Il évoque des projets : soirées accords mets‑bières avec des chefs locaux, balades découverte où Huguette serait le point d’arrivée après une randonnée côtière, peut‑être même un petit festival itinérant de la bière artisanale bretonne.
"Mais toujours dans le même esprit : faire découvrir, créer du lien, valoriser le travail des artisans."
Épilogue : Une Bretagne qui innove
Depuis cette première soirée à Plougasnou, je guette les apparitions d'Huguette sur les routes bretonnes. Cette caravane jaune et bleue est devenue pour moi le symbole d'une Bretagne qui innove tout en restant fidèle à ses valeurs : authenticité, convivialité et amour du travail bien fait.
Julien et son Beer Truck incarnent cette nouvelle génération d'entrepreneurs bretons qui réinventent les métiers traditionnels. Ils ne sont ni dans la nostalgie d’un passé idéalisé, ni dans une modernité déracinée. Ils créent du nouveau avec de l'ancien, ils innovent en respectant les traditions, ils mondialisent le local.
Si vous croisez Julien et sa caravane au détour d'une fête ou d'un marché, arrêtez‑vous. Prenez le temps. Vous ne repartirez pas seulement avec une bonne bière, mais avec des histoires, des découvertes et peut‑être une nouvelle vision de l'artisanat breton au XXIᵉ siècle. Et si vous avez de la chance, peut‑être que Julien vous racontera l'histoire de cette nuit où il a dû livrer en urgence un fût de bière blanche à un fest‑noz parce que les danseurs avaient soif, ou celle de ce touriste américain qui a voulu acheter Huguette tout entière pour l'emmener au Texas.
L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.
Si cette histoire vous a donné envie de découvrir les bières artisanales bretonnes, vous pouvez retrouver Julien et Huguette sur les routes de Bretagne ou consulter leur site pour connaître leurs prochains emplacements.
Transiscope
date
16.07.2025
Mouvement Associatif de Bretagne - événement :
Quel numérique pour notre asso ?
Actu
Une journée d’échanges et d’ateliers participatifs pour réfléch collectivement à la transformation numérique dans nos associations
Lien web
https://www.lemouvementassociatifdebretagne.bzh/evenement-a-venir-quel-numerique-pour-notre-asso
Transiscope
date
20.02.2024
Rand'eau vélo | Facebook
Transiscope
date
03.02.2024 - 14:00
Les Dingueries de la Terre ! Parcours d'écologie populaire à Maurepas (Rennes) - Nous sommes le Front de mères
Chapô
programme
Lien web
https://www.front2meres.org/rennes/
Transiscope
date
01.02.2024
Au delà-du mur. Brest - Vert le Jardin
Transiscope
date
20.01.2024
L'Atelier Culturel - Algues Vertes
Transiscope
date
19.01.2024
Coopération élus-agents : la créativité comme réponse aux défis du service public local
Chapô
Le thème sera "Coopération élus-agents : la créativité comme réponse aux défis du service public local". L'introduction sera assurée par Stéphane VINCENT, délégué général de la 27ème région.
Actu
Le 21 décembre prochain se déroulera la 5e édition des Causeries bretonnes de la créativité dans l'action publique, organisées par Nathalie PARE, déléguée régionale de AATF - Association des administrateurs territoriaux de France.
En pratique :
- Lieu : Sciences Po Rennes
- Horaires : 11h-17h
👉 Pour s'inscrire : https://lnkd.in/e_kJfwCy
En pratique :
- Lieu : Sciences Po Rennes
- Horaires : 11h-17h
👉 Pour s'inscrire : https://lnkd.in/e_kJfwCy
Lien web
https://lnkd.in/e_kJfwCy
Transiscope
date
21.12.2023
Forum Transition & Autonomie énergétique
Chapô
L’Association Bretagne Majeure organise son Forum annuel consacré à la transition et l’autonomie énergétique en Bretagne à Pontivy (Palais des Congrès).
Actu
L’évènement permettra d’offrir une tribune aux acteurs reconnus de la transition énergétique régionale, pour un public de professionnels, de particuliers, d’étudiants, mais aussi d’élus locaux. De nombreux intervenants partageront ainsi leurs expériences et évoqueront les sujets liés à l’atteinte de l’autonomie énergétique en Bretagne : capacités actuelles, projets mis en place ou futurs, tendances, pistes et blocages identifiés, etc.
Transiscope
- Transiscope
date
18.11.2023
Transiscope en terres bretonnes
Chapô
Pour la 8ème édition du Transiscothon, nous nous réunirons les 17 et 18 Novembre à Quimper.
Cette édition sera co-organisée par Transacteurs et Alternatiba Quimper
Cette édition sera co-organisée par Transacteurs et Alternatiba Quimper
Actu
Pour ce Transiscothon, nous innovons à nouveau pour expérimenter un nouveau format. Les objectifs de cette rencontre sont les suivants :
- Rencontrer les sources locales de Transiscope et les réseaux bretons
- Capitaliser, documenter le projet et les dynamiques locales
- Participer au développement et outillage des dynamiques territoriales
Transiscope
- Transiscope
date
17.11.2023
Transiscope en terres bretonnes à Quimper

Chapô
Rencontre des réseaux de la transition à Quimper
Actu
C'est à tous ces réseaux de la transition en acte que s'adresse « Transiscope en terres bretonnes » : comment rassembler plus largement les réseaux aujourd'hui dans une carte partagée, demain dans un agenda partagé ou en facilitant des initiatives en communs sur les territoires ?
- Des dizaines de réseaux en Bretagne sont impliqués face à l'urgence climatique et imaginer d'autres futurs possibles que la compétition et une croissance impossible lorsque la plupart des limites planétaires sont déjà atteintes tels Bruded, Eco-breton, la fabrique des possibles, les recycleries, les tiers lieux bretons, les énergies citoyennes, les repair café, collectifs climat, les hameaux légers.. et bien d'autres.
C'est à tous ces réseaux de la transition en acte que s'adresse « Transiscope en terres bretonnes » : comment rassembler plus largement les réseaux aujourd'hui dans une carte partagée, demain dans un agenda partagé ou en facilitant des initiatives en communs sur les territoires ?
Transiscope
date
17.11.2023