Faire sortir le savoir des lieux institués

Description de cette initiative Plusieurs initiatives autour d'autres manières de transmettre la connaissance : école en dehors des écoles, bibliothèque en dehors des bibliothèques, création de communauté virtuelle pour les espaces jeunes ou pour l'insertion/formation (tchat, webinaire, ENT....). La transmission de connaissance et l'apprentissage se déroulent alors dans d'autres espaces. Les espaces d'apprentissage et de socialisation classiques (écoles, universités, bibliothèque, lieux physiques, espaces jeune...) mutent. Ses espaces d'éducation et d'apprentissage se retrouvent dans des espaces sociaux différents (la rue, la famille, le virtuel...) dont on ne pensait pas qu'ils pouvaient devenir des espaces de transmission d'un savoir savant : la formation informelle, l'apprentissage par les pairs, la vulgarisation scientifique....La crise a permis la mise en avant de ces espaces vitaux comme espace d'apprentissage incontournable, car disparition de fait par le confinement des lieux de transmission institués.
En quoi cette initiative vous parait positive pour "l'après" ? Ces initiatives Transforment la manière de voir la transmission de connaissance : un espace plus ouvert sur les communs et sur les collectifs (communauté d'apprentissage, communauté de besoin...) avec la mise en place de solidarité entre les personnes, indépendamment du contrôle des institutions. La logique des acteurs locaux a été au centre de ces ripostes créative, au dépend de la logique institutionnelle.
Ces espaces existaient avant, plus confidentiel, plus expérimental probablement, mais c'est la multiplicité et l'explosion de ces espaces qui en font une initiative intéressante pour l'avenir en post-crise.
En quoi contribue-t-elle à faire cesser un "avant" non désirable ? Décentralisation de la transmission des savoirs, l'enseignant, le formateur, l'expert...n'est plus le seul dépositaire du savoir. La transmission du savoir savant se fait par d'autres canaux : l'apprenant, le citoyen, l'usager. Ces nouveaux moyens de transmettre le savoir met en avant la logique de l'archipel, au sens de Glissant (l'apprentissage par les pairs par exemple). "L'auto-organisation" des collectifs d'apprentissage, indépendamment des institutions, a permis d'aider les moins pourvus en capital culturel, social, éducatif, technique, économique...Ces initiatives sont de belles ripostes créatives dans le domaine de l'enseignement/formation, comme accès aux savoirs savants.
Quelles sont les limites de cette initiative, qu'est ce qui la freine aujourd'hui ? La position de l'expert dans la transmission des savoirs qui se considère souvent comme le centralisateur et le médiateur d'un savoir. La question du pouvoir du dépositaire de l'information est au cœur de cette limites : l'information donne du pouvoir. Mais avec la facilité d'accès à l'information, à la connaissance (internet, moteur de recherche, outils numérique...), l'expert ne se trouve plus au centre de la transmission, il faut alors accepter de perdre le pouvoir de la transmission (changement de posture).
Quels sont les leviers, les choses qui facilitent cette initiative aujourd'hui ? Les publics (élèves, étudiants, apprenants) et les usagers de ces réseaux d'apprentissage demandent de mettre un peu d'hybride dans les modalités d'apprentissage d'avant, car ces "nouvelles" modalités permettent de faciliter l'accès aux savoirs : ouverture de la transmission, désynchronisation des temps de transmission et des temps d'apprentissage...C'est bien l'image de l'ouverture de la connaissance très chère à Edgar Morin et le mouvement des universités populaires.
Nom de l'acteur Synthèse de plusieurs fiches initiative / inspiration dans le domaine de l'enseignement, l'éducation, la formation
Auteur de la fiche Yann Le faou
Type d'acteurs qui propose cette initiative Groupe - Collectif
Précisez des mots clef pour cette initiative Transformation pédagogique, communauté de pratique, solidarité, décentralisation